Nous vous adressons un courrier qui parle d’une mouche … étonnant, non pas ?
LA MOUCHE D’ORNANS !
Démarche inutile sans doute ? … non car, la circonscription est celle d’ ORNANS et du secteur de la Loue qui a particulièrement souffert des mortalités de poissons, ombres et truites, et de la disparition des populations d’insectes, dont une éphémère célèbre, connue de tous les pêcheurs qui ont fréquenté ses rives.
Cette mouche a été nommée mouche d’ORNANS
C’est une mouche artificielle très prisée par les pêcheurs de la Loue, en particulier pour la pêche des ombres et des truites espèces emblématiques de cette rivière qui fût célèbre…. D’après l’ouvrage de JP Péquegnot, édition de 1984, intitulé « Répertoire des mouches artificielles françaises » cette mouche possède » deux ailes en plume légèrement couchées sur le corps en soie de couleur jaune ou vert. Les ailes sont en plumes d’étourneau. Cette mouche a été créée par Gérard de Chamberet en 1928. Elle est très connue et même célèbre ! Elle représente, sur l’eau, un subimago de petite éphémère (Ephemerella ignita), le stade qui précède le stade adulte. Cette espèce était très abondante lors d’éclosions massives sur la Loue, avant les pollutions chroniques qui ont provoqué des pertes catastrophiques dans la biodiversité des invertébrés aquatiques et les mortalités de truites et d’ombres en 2009 et qui, depuis, perdurent de façon épisodique et encore à présent. L’excès de nutriments, azote et phosphore, provenant des effluents majoritairement d’origine agricole, entraînent des développements d’algues filamenteuses qui colmatent le fond de la rivière et asphyxient les larves des « mouches », provoquant leur disparition.
La Loue était auparavant identifiée comme une des plus belle rivière de France, voir d’Europe, pour la pêche sportive à la mouche, et pour son tourisme vert.
Des auteurs célèbres ont glorifié ses gravières blondes ; le tourisme halieutique était développé : la vallée vivait au rythme des éclosions des mouches de mai ou des mouches d’Ornans. Les hôtels, gîtes de pêche, guides de pêche, parcours de pêche et AAPPMA ont perdu l’essentiel de leurs revenus ! Les riverains se désespèrent ! Les Assises de la Loue tenues le 11 octobre 2012 à Ornans ont été la grand’messe qui a permis de poser l’expertise de la dégradation des milieux
aquatiques de la Loue et de leur biodiversité.
Les pêches d’inventaire de l’automne 2012 dans la haute vallée ont confirmé la perte catastrophique des populations de poissons salmonidés. Les pêches
récentes ne détectent pas d’amélioration .
Dix ans après le début de la maladie le laboratoire de Chrono-environnement de l’Université rend un rapport qui confirme cette dégradation des rivières de
Franche Comté, dont celle de a Loue à Ornans. Le collectif SOS Loue et rivières comtoises a alerté les pouvoirs publics, le Préfet coordonnateur du Bassin Rhône-Méditerrannée, et les élus …..… le ou la député de la deuxième circonscription doit s’informer et lancer des actions concrètes pour redonner espoir aux riverains et à toute la filière tourisme-pêche.
Il faut noter aussi que la ville de Besançon est alimentée en partie en eau potable par la station de pompage de Chenecey-Buillon qui prélève dans la Loue, donc il s’agit aussi de santé publique, et pas seulement de « mouche », ni de pêche.
On attend avec impatience les décisions pour mettre en place un programme de restauration de la qualité de l’eau et les financements pour le réaliser sous l’autorité d’un pilote identifié.